Le Nigéria a une population qui augmente d’environ quatre millions de personnes chaque année, une croissance qui menace d’atteindre un niveau insoutenable avec les ressources actuelles.
Le taux de fertilité du pays reste élevé à 5,3 naissances par femme. Cependant, les experts recommandent de réduire ce taux à 4 naissances d’ici 2030, soulignant la nécessité d’interventions stratégiques urgentes pour atteindre cet objectif.
Le Dr Ejike Orji, président de l’Association de planification familiale, a cité les exemples de succès de pays comme l’Inde et la Chine, qui ont transformé leurs économies en réduisant les taux de fertilité et en investissant dans leurs jeunes populations. Il a souligné que suivre cette voie pourrait offrir à la Nigéria une opportunité majeure pour tirer parti de sa population jeune. Cependant, il a averti : « Si nous n’agissons pas maintenant, les conséquences seront catastrophiques », insistant sur l’importance d’une intervention précoce.
Le Dr Orji a souligné que réduire le taux de fertilité est crucial pour alléger les pressions démographiques futures au Nigéria et améliorer les conditions de vie. « Si nous ne réduisons pas nos taux de fertilité, nous devrons accueillir 450 millions de personnes d’ici 2050 », décrivant cela comme une menace majeure pour le développement durable. Il a également insisté sur l’importance de la planification familiale pour la croissance économique.
Martin Migombano, directeur exécutif de FP2030, a mis en avant le potentiel de la planification familiale pour réduire la mortalité maternelle, soulignant que le Nigéria pourrait apporter une contribution significative à l’échelle mondiale en réduisant ses taux de mortalité maternelle. Il a indiqué que lutter contre la mortalité maternelle élevée serait un pas important vers la réalisation des Objectifs de Développement Durable.
Les appels à l’élargissement des services de planification familiale et à l’augmentation des financements au Nigéria se poursuivent. Le professeur Rosemary Ogu a appelé à davantage de financements gouvernementaux pour accroître l’accès à la contraception et aux services de soins prénatals, en particulier dans les zones rurales. Le Dr Lucky Palmer a insisté sur le fait que toutes les femmes, quel que soit leur âge, leur handicap ou leur statut marital, devraient avoir accès à la contraception.
De nombreuses femmes rencontrent des obstacles à l’accès à la contraception en raison de contraintes religieuses, culturelles ou d’information, ce qui entraîne des grossesses non désirées et une mortalité maternelle élevée. Les organisations internationales appellent à un investissement accru dans la planification familiale au Nigéria pour garantir que les femmes puissent accéder plus facilement aux services.
Il est demandé au gouvernement d’adopter une approche holistique pour contrôler la croissance démographique, une approche qui équilibre les interventions politiques, les investissements en éducation et les campagnes de sensibilisation publique. L’élargissement de l’accès à la planification familiale et aux services de santé reproductive est considéré comme une étape cruciale pour le Nigéria afin de gérer les pressions démographiques futures.