L’analyste a averti des risques séparatistes.
L’armée malienne a annoncé lundi avoir tué plusieurs commandants de groupes terroristes lors d’une opération dans la ville de Tinzaouaten, située dans la région de Kidal, au nord du pays.
Selon la déclaration de l’armée, lors de l’opération de dimanche, plusieurs membres de haut rang d’une organisation terroriste opérant dans le nord du Mali ont été neutralisés.
Il est précisé dans le communiqué : « Ces terroristes ont été impliqués dans plusieurs attaques ciblées contre des civils et les FAMa (Forces Armées Maliennes), entravant ainsi la mission de sécurisation de la région de Kidal. » Il a également été noté que Tinzaouaten servait de base stratégique pour planifier et exécuter des actions menaçant la sécurité régionale.
Boubacar Bocoum, analyste politique au Centre de Recherches Stratégiques SENE, a commenté le développement : « Il y a une crainte de créer un autre état, comme celui recherché par le Polisario. Ces derniers temps, avec la dissolution de plusieurs groupes armés, il y a une tendance à créer de nouvelles entités. »
Il a ajouté : « Le succès de cette opération démontre la détermination de l’armée malienne à lutter contre toutes les formes de terrorisme et à renforcer la sécurité nationale. »
Dans un développement connexe, cinq groupes séparatistes armés du Mali ont annoncé samedi la formation d’une alliance sous le nom de Front de Libération de l’Azawad (FLA). Le FLA réclame l’indépendance pour une partie du nord du Mali.
L’alliance comprend le Haut Conseil de l’Unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), le Mouvement Arabe de l’Azawad (MAA), ainsi que le Groupe d’Autodéfense des Touaregs Imghad et Alliés (GATIA). Ces groupes, aux côtés de Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin (JNIM) lié à Al-Qaïda et du Front de Libération de Macina (FLM), sont considérés comme des organisations terroristes par le gouvernement malien.
Suite à la rupture de l’accord de paix signé en 2015 entre le gouvernement de transition malien et les groupes séparatistes armés, et à la déploiement de l’armée malienne et de soutiens russes à Kidal en novembre 2023, les groupes armés ayant signé l’accord de paix ont repris leur rébellion.
L’alliance des rebelles touaregs, le Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-DSA), travaillait à la protection des civils dans le nord et à garantir un « statut politique et légal » pour la région, que ce soit dans ou en dehors du cadre de l’État malien.