Le plus long oléoduc d’Afrique n’entre pas en production en raison d’un différend frontalier

La commission mixte composée de représentants du Niger et du Bénin n’a pas réussi à trouver une solution au différend frontalier concernant l’oléoduc, qui s’est transformé en crise entre les deux pays.

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4 Juin, 2024

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La commission mixte composée de représentants du Niger et du Bénin n’a pas réussi à trouver une solution au différend frontalier concernant l’oléoduc, qui s’est transformé en crise entre les deux pays.

La crise frontalière se poursuit dans le cadre du projet d’oléoduc Niger-Bénin, qui vise à exporter le pétrole du Niger, pays enclavé, vers le marché mondial via le Bénin, sur la côte de l’océan Atlantique.

Bien que le Niger ait fermé la frontière béninoise pour des raisons de sécurité, les réunions de la commission mixte composée de fonctionnaires des deux pays n’ont pas permis de résoudre la crise, le Niger souhaitant exporter le pétrole à partir du port du Bénin.

Le Bénin soutient que le Niger devrait ouvrir la frontière terrestre pour les exportations de pétrole via l’oléoduc, tandis que le Niger souligne que la frontière est fermée pour des raisons de sécurité.

La semaine dernière, le ministre béninois des mines, Samou Seidou Adambi, a rencontré son homologue à Niamey, la capitale du Niger, mais n’a pas été accepté par le président Abdarrahmane Tchiani.

Le président béninois Patrice Talon avait réagi au fait que M. Adambi n’avait pas été autorisé à rencontrer M. Tchiani. Le premier ministre du Niger, Ali Lamine Zeine, a également déclaré que M. Adambi avait rencontré des représentants de l’administration militaire.

Relations tendues en raison du coup d’État au Niger
Les deux pays se sont brouillés après le coup d’État militaire au Niger en juillet 2023.

Le Bénin avait fermé ses frontières à ce pays en tant que membre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui avait imposé des sanctions au Niger en raison du coup d’État.

Le président béninois, M. Talon, a tenté d’établir des relations plus modérées avec l’administration militaire nigérienne malgré la position sévère de la CEDEAO, mais il n’a pas trouvé la réponse qu’il attendait.

Bien que le Bénin ait ouvert sa frontière avec le Niger, cette fois-ci, le Niger a fermé sa frontière pour des raisons de sécurité.

Le plus long oléoduc d’Afrique
Le projet d’oléoduc Niger-Bénin (PENB), dont la construction a débuté en 2019 par la société chinoise Wapco pour un coût d’environ 5 milliards de dollars, a été achevé en mars et la première production symbolique a eu lieu en avril.

Dans le cadre du projet, il est prévu d’exporter le pétrole brut extrait du sud-ouest du Niger à travers le port de Seme dans le pays voisin, le Bénin, par le biais d’un oléoduc de 2 000 kilomètres.

Ainsi, le Niger, pays enclavé, sera en mesure d’exporter du pétrole via le Bénin, sur la côte de l’océan Atlantique.

Avec la réalisation complète du projet, le Niger devrait produire 110 000 barils de pétrole brut par jour, dont 90 000 barils seront exportés.

L’objectif ultime du projet est de permettre au Niger de produire 200 000 barils de pétrole brut par jour en 2026.

Le Niger, grand pays désertique du Sahel, qui peut actuellement produire 20 000 barils de pétrole brut par jour, utilisait ce pétrole à l’intérieur du pays en raison de l’absence de canaux d’exportation.

Le Fonds monétaire international (FMI) souligne que si le Niger peut produire 110 000 barils de pétrole brut par jour, l’économie du pays peut croître d’environ 11 %.

Pour pouvoir exporter du pétrole dans le cadre du projet, le problème de la frontière entre les deux pays doit être résolu.